En 2025, certaines certitudes volent en éclats sans crier gare : migrer une base Access ancienne vers la dernière version reste un parcours semé d’embûches, bien loin des promesses d’interopérabilité affichées. Malgré des annonces rassurantes, la rétrocompatibilité laisse encore des utilisateurs sur le carreau, notamment ceux qui s’appuient sur des bases conçues avant 2010. Ajoutez à cela des politiques de support qui changent de cap sans avertissement, et le terrain devient glissant pour les entreprises soucieuses de maintenir leurs outils sans surprise.
Les alertes de sécurité qui se sont multipliées en 2023 et 2024 n’ont rien d’anecdotique. De nombreux responsables informatiques ont été contraints de revoir en profondeur leur approche des bases de données « légères » comme Access. Dans le même temps, la réglementation en matière de données personnelles et de sécurité pousse à renforcer sans cesse l’organisation des accès, la gestion des autorisations et la stratégie de sauvegarde.
Microsoft Access en 2025 : où en est-on vraiment ?
Microsoft Access poursuit sa trajectoire dans le paysage des outils de gestion de données, toujours sous la bannière Microsoft Office et Microsoft 365. L’absence persistante sur macOS confirme son ancrage exclusif dans l’univers Windows. On le retrouve dans Office 2021 Professional Plus, Office 2024 Professional Plus et via abonnement, avec la promesse officielle d’un support étendu jusqu’en 2029. Un signal rassurant pour celles et ceux qui misent sur la fiabilité dans la durée, notamment parmi les PME et collectivités qui centralisent leurs données structurées grâce à Access.
Ce qui distingue Access, c’est cette capacité à créer et piloter des bases relationnelles sans avoir besoin d’être un expert du développement. Avec VBA et les macros, l’automatisation devient accessible, tandis que l’intégration avec les autres outils Office (Excel, Outlook, Word, PowerPoint) simplifie le partage et l’exploitation de l’information. Pour aller plus loin, Access se connecte naturellement à SharePoint, Power Automate, Dynamics 365, Azure, SQL Server ou Dataverse, ouvrant la porte à une circulation fluide des données entre applications locales et cloud.
Les organisations de taille moyenne et associations continuent de faire confiance à Access pour la gestion quotidienne des données. Positionné entre Excel et des systèmes plus robustes, il permet de structurer l’information, tout en offrant un tremplin vers des architectures plus évolutives. La philosophie reste la même : donner aux utilisateurs les moyens de bâtir leurs propres applications métiers et d’automatiser leurs tâches, sans dépendre d’une équipe IT en permanence.
Quels sont les principaux dangers et limites à connaître cette année ?
Access ne se présente pas comme une solution universelle. Plusieurs limites s’imposent en 2025. D’abord, la question du volume de données : dès que l’on dépasse quelques gigaoctets ou une vingtaine d’utilisateurs simultanés, les performances fléchissent. Comparé à SQL Server ou à une base cloud, la montée en charge reste modeste.
La sécurité suscite aussi des interrogations légitimes. Les fichiers Access stockés localement ou sur un réseau interne sont exposés à des risques d’attaque, de corruption ou d’accès non souhaités. Les outils de chiffrement et de gestion des droits, trop génériques, compliquent la vie de ceux qui doivent respecter des standards réglementaires stricts.
Autre frein, la collaboration à distance. Par défaut, Access n’offre ni fonctions collaboratives avancées ni prise en main mobile satisfaisante. Pour qui travaille à distance ou en mobilité, l’expérience se complique rapidement, à moins de mettre en place des solutions intermédiaires avec le cloud ou SharePoint, souvent au prix d’une complexité accrue.
Enfin, l’intégration avec des systèmes extérieurs reste incomplète. Dès qu’il s’agit de technologies tierces ou open source, le choix d’un outil propriétaire ferme certaines portes et renforce la dépendance à l’écosystème Microsoft. En 2025, cette question de compatibilité et d’adaptabilité pèse de plus en plus dans les arbitrages technologiques.
Des conseils concrets pour utiliser Access sans mauvaise surprise
Pour tirer le meilleur d’Access, commencez par exploiter la complémentarité avec Excel. Lorsque Access structure et centralise les données, Excel les valorise, les analyse, les met en forme. Les deux outils échangent facilement : exportez des requêtes Access vers Excel pour bénéficier des analyses poussées, ou importez des feuilles pour enrichir vos bases.
Pensez à rester dans le domaine de la gestion de données structurées et à limiter la volumétrie. Dès que le nombre d’utilisateurs ou la taille des données grimpe, il devient judicieux d’envisager une migration ou une connexion à SQL Server ou Azure. Cette intégration native facilite la montée en puissance, sans tout remettre à plat.
La sécurité doit être au centre de vos préoccupations. Hébergez vos fichiers sur un serveur dédié, limitez les autorisations, et mettez en place des sauvegardes programmées. Les macros et le VBA accélèrent les traitements, mais prenez le temps de vérifier chaque script pour éviter toute faille cachée.
Si mobilité et collaboration en temps réel s’imposent, tournez-vous vers la Power Platform et Power Apps. Microsoft encourage la montée en compétence sur ces solutions cloud, plus en phase avec les nouveaux usages.
Voici quelques pistes à garder en tête pour maximiser l’efficacité :
- Exploitez l’intégration native avec Outlook et SharePoint pour automatiser la circulation de l’information, de la collecte à la diffusion.
- Tenez compte de l’absence de version macOS et des limitations hors environnement Windows lorsque vous structurez vos projets.
Les connecteurs pour sources de données externes se multiplient, mais chaque nouvelle intégration mérite un test sérieux avant une utilisation intensive. Pour les PME, les associations ou les petites structures, Access reste un partenaire fiable si l’on respecte ces règles de base.
Alternatives modernes : quand et pourquoi envisager d’autres solutions ?
Access garde une place solide pour piloter des données structurées, surtout dans les petites équipes ou pour des applications internes sur Windows. Pourtant, l’essor du cloud computing, du SaaS et des plateformes no-code/low-code redistribue les cartes. Le choix de l’outil dépend désormais en grande partie des besoins métiers, de la mobilité et des attentes en matière de collaboration.
Pour les organisations qui misent sur la collaboration en temps réel, l’accès multiplateforme ou la montée en charge sans friction, Power Apps s’impose comme une évidence. Véritable pilier de la Power Platform, il permet de façonner des applications métiers low-code, parfaitement intégrées à Microsoft 365, Teams, Dataverse, Dynamics 365 ou SQL Server. L’accès web et mobile, la gestion fine des droits et la synchronisation cloud deviennent le nouveau standard.
Le marché regorge d’autres alternatives. Selon vos contraintes, voici quelques options à considérer :
- Airtable et Zoho Creator séduisent par leur approche SaaS, leur simplicité d’utilisation et leur catalogue de connexions à des services tiers.
- FileMaker continue de faire des adeptes, notamment dans les environnements macOS ou hybrides, là où Access n’a pas de réponse native.
- Google Sheets et Google Cloud SQL s’imposent pour la collaboration instantanée et l’intégration avec l’écosystème Google Workspace.
Les réglementations se durcissent : AI Act, Dora, NIS 2, gouvernance de l’IA. Pour les systèmes critiques, s’appuyer sur SQL Server, Azure SQL Database ou Snowflake offre davantage de garanties en matière de volumétrie, de sécurité et de conformité IT. Et l’accélération de l’intelligence artificielle, portée par des agents pilotés par Copilot, OpenAI ou Operator, réinvente déjà l’analyse et l’automatisation des données.
Le paysage ne cesse de bouger. Chacun doit choisir sa trajectoire, sans perdre de vue ce qui compte vraiment : des données accessibles, fiables et prêtes à soutenir la prochaine étape, quelle qu’elle soit.


